INTERVIEW - BANDE DE CHINEURS

INTERVIEW - BANDE DE CHINEURS




A l’heure triomphante de l’esprit collaboratif et des Festivals de Musique, La Chinerie s’empare des deux tendances pour n’en faire qu’une : Un Festival de Musique entièrement financé par les Internautes.

Via une campagne Kisskissbankbank, les organisateurs-bénévoles tentent de récolter 50 000 euros pour enfin passer du rêve à la réalité : 2 jours de Festival en région parisienne, musicalement qualitatif, financièrement collaboratif et entièrement éco-responsable ! Il reste encore quelques jours et des euros manquants, alors pour participer, c’est ici : Campagne Kiss Kiss Bank Bank

A l’origine de cette initiative : La Chinerie - des créateurs de communautés pour (presque) chaque genre musical qui invitent leurs membres au “social digging”.

Pour mieux comprendre le projet, focus sur son empreinte visuelle sans carbone avec Raphaël & David, graphistes & chineurs.

Interview Raphaël & David, graphistes de La chinerie

Comment et pourquoi êtes-vous devenus des chineurs ?

Raphaël : On était des « chineurs » avant même de découvrir le groupe. Même si notre collection de vinyles ne casse pas des briques, on fouillait déjà les abysses de youtube pour trouver LA pépite ! Dans mes souvenirs, je crois que c’est un pote digger lui aussi, qui m’a parlé du groupe Chineur de House. Les autres groupes n’existaient pas encore, pour te dire comment ça a évolué en 3 ans ! J’ai tout de suite accroché. Que du bon son et surtout, le plaisir du partage et de la découverte. J’en ai parlé direct à David et tout s’est enchaîné très vite.

David : C’est le côté ‘communauté ouverte et bonne ambiance’ qui m’a beaucoup plu, puis l’organisation, l’activité des groupes avec le début des producers day ou encore les concours de pépites et le filtre gage de qualité… Du coup j’ai proposé un coup de main en graphisme à G’boi et Jean-Mi (les papas) et nous y voilà depuis plus de 2 ans maintenant !

Dans votre logo, on distingue l’oeil pour la vue, les mains pour le toucher, le disque pour l’ouïe... et rien pour le goût ni l’odorat ?

David : Pour ça, il faudra participer à La Chinerie Festival ! Ça sentira bon la bonne bouffe produits locaux et circuit-court ! (rires)

Raphaël : Le logo, comme tout dans ce festival, est le fruit d’un travail collectif. Il regroupe les aspects les plus importants du projet : Le vinyle pour la musique, les bras qui s’enlacent symbolisant le partage, l’amour et l’entraide. Il y a aussi le côté éco responsable car il forme un cycle renouvelable : un clin d’oeil au recyclage. L’oeil qui apparaît, sous-entend le regard avisé et expert du chineur. Le tout, monté sur des petites pattes qui tapent du pied pour symboliser la danse et la good vibes.




Il est conseillé ne pas trop abuser de la couleur bleue, déjà omniprésente dans notre quotidien. Alors pourquoi ce bleu primaire présent massivement dans votre identité visuelle ?

David : Le bleu a été voté par la Team Créa, qui regroupe une vingtaine de chineurs créatifs travaillant ensemble sur toute la matière visuelle du festival. Les grandes décisions - comme les couleurs de la charte, le logo, l’affiche - sont votées par les organisateurs eux-mêmes afin que chacun se sente impliqué de A à Z dans ce projet.
Cette idée d’une communauté qui se rassemble autour d’un même rêve a fait sortir, presque naturellement, ce bleu qui nous rappelle des notions fondamentales : le partage, la bonne humeur, la convivialité. Mais il fait aussi écho aux bleus des réseaux sociaux et de l’Internet, grâce auxquels on peut aujourd’hui être tous reliés pour travailler sur un même projet sans s’être, pour la plupart, jamais rencontrés.

Raphaël : Outre ce bleu, il y a aussi trois autres couleurs qui composent notre charte graphique : Le vert faisant référence à la nature et à l’objectif éco responsable, le rouge pour la passion et l’amour de la musique, l’orange pour le côté social et le partage.

La Chinerie est divisée en 7 groupes facebook : House, Techno, Rap, Disco/Funk, Micro House, Jungle et Ambient. C’est pourtant la culture pop qui ressort de votre identité, très colorée et aux traits de crayons enfantins. Quel est le lien ?

David : On voulait quelque chose qui nous ressemble, donc avec différentes couleurs pour les concepts proposés par le Festival mais aussi pour le métissage musical qu’on mettra en avant. Et ceci permet d’avoir graphiquement un maximum de possibilités d’associations, afin que l’identité visuelle parle de, et à, tous les genres. Il était donc important de ne pas s’enfermer dans l’univers d’un groupe plus que d’un autre. Pour ce qui est du dessin, on est des grands adeptes de Paint chez la Chinerie (rires) ! Alors, c'est intuitivement qu’on s’est orienté sur des illustrations aux traits volontairement négligés.

Raphaël : Il y’a un point très important du festival que l’on retrouve dans cette identité : la notion du « do it yourself ». Un Festival fait par les festivaliers pour les festivaliers. Pour la créa, c’est pareil. On est une vingtaine, avec des niveaux différents, des goûts différents et avec chacun son style. Il fallait que tout le monde puisse participer à cette identité donc on s’est mis d'accord assez rapidement sur le croquis : le dessin fait main à la va-vite que tout le monde peut pratiquer.

Le noir est aussi très présent dans vos créations, notamment sur cette affiche Techno faisant plutôt penser à du Rock Alternatif. Le noir pour vous, ça signifie l’obscurité de la nuit ou de la musique ?

David : Bien que le festival sera dans un premier temps tourné house, funk, disco, micro et hip-hop, on a gardé le noir dans notre charte graphique pour ne pas laisser de côté les genres musicaux plus sombres comme la techno, la micro-house ou l'ambient qui seront néanmoins présents. Et comme nos amis de CDT (Chineurs de Techno) sont des nazis du son, on a voulu leur faire plaisir sur cette affiche en reprenant leurs couleurs favorites (rires) !

Raphaël : La techno c’est daaaaaaark (rires) !



La Chinerie Festival a pour objectif d’être éco-responsable, Le Vert intègre donc la programmation. Qu’allez-vous faire pour rendre ce Festival de Musique plus Vert ?

David : On a comme objectif premier de faire 0 déchets. Durant le festival, ça passera par de la sensibilisation : des poubelles à tri sélectif, des cendriers de poche, des toilettes sèches. Et par la mise en place de co-voiturage, pour ceux qui viennent de loin, un parking à vélos, des food trucks produits locaux et boissons circuit court... Mais surtout, le plus ambitieux et kiffant, ce sera notre système son qui sera entièrement alimenté par panneaux solaires !

Raphaël : Greenkiff quoi !

© Under.Co |  2017 | LGDR Design